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Magic Mirror : Interview de Matthew Lindgren

Rock Times: Magic Mirror : Interview de Matthew Lindgren

17/04/2009

Magic Mirror : Interview de Matthew Lindgren





Derrière le miroir


A force de graviter dans la sphère rock psychédélique californienne, Magic Mirror allait bien finir par se faire remarquer. L'impact fut tel qu'une interview de Matthew Lindgren, fondateur du groupe, s'imposait...


Magic Mirror était un projet plutôt personnel au départ, quelles sont les origines de ce premier album « Champagne and Hostages » ?
Matthew Lindgren : Certaines chansons de l’album, comme A Free Man, datent de 2002, quand je vivais à Barcelone. Je n’ai pas arrêté de les retravailler, retouchant les parties de voix, de guitare, de basse et d’orgue. D'autres sont plus récentes comme Evil Country que j'ai écrite et enregistrée en 2007, plus rapidement que d'habitude. J'ai tendance à passer trop de temps à réécrire et réenregistrer mes morceaux. Je suis perfectionniste et paresseux à la fois et je suis aussi terrifié à l'idée de mettre au monde quelque chose dont je ne serais pas complètement satisfait !


Comment s’est passé l’enregistrement de l'album ?

Quand j’ai eu l’opportunité d’enregistrer avec différents amis batteurs à Los Angeles, les chansons sont devenues ce qu’elles sont sur le disque. Comme je savais ce que je voulais, je l’ai produit moi-même.
Jason Anchondo, le batteur des Warlocks et de Spindrift, Dan Allaire, le batteur de The Brian Jonestown Massacre (qui joue aussi avec Spindrift), et Dave LaChance, qui est maintenant le batteur attitré du groupe, ont chacun apporté quelque chose d’unique à l’enregistrement et je suis très content du résultat. Une fois que les chansons ont été enregistrées, j’ai recruté d'autres amis musiciens qui ont appris leurs parties et ont aussi apporté leur touche personnelle à la musique. C’est ainsi que Magic Mirror est devenu un groupe, ce qui a permis de faire exploser le son du disque.

Tu sembles être un musicien très complet : quand as-tu commencé la musique ?
Je joue de la guitare depuis l’âge de 15 ans et quand j’ai eu 18 ans, j’ai commencé à enregistrer mes chansons et j’ai acheté mon premier enregistreur 4-pistes. J’adore composer et arranger plusieurs parties d’instruments. Si j’étais un meilleur batteur, je jouerais sans doute aussi les parties de batterie sur les enregistrements.

Quelles sont tes influences musicales ?

Je ne sais pas par où commencer mais je suppose que Leonard Cohen est au sommet de la liste, avec Chavela Vargas, Nick Cave, The Velvet Underground, Spacemen 3 et Spiritualized. Il y a aussi le rock garage et psyché des années 60, le blues, le gospel et la country des années 20 aux années 50, le Krautrock des années 70, le punk des années 70 et 80, le rock indé des années 80 et le shoegazing des années 90...


Le titre de l’album « Champagne and Hostages » est tiré des Possédés de Dostoïevski, peux-tu expliquer pourquoi ?

Je ne pourrais pas dire pourquoi mais cette image m’a frappé quand j'ai lu le roman et m’est restée, si bien que je l’ai utilisée pour le nom du disque. C’est peut-être une mauvaise traduction mais j'ai trouvé ça mystérieux et absurde de rapprocher « champagne » et « otages », ça m'a plu : c’est marrant et flippant à la fois ! Et puis, j’adore le champagne !

On relève plusieurs références au « Seigneur » dans les paroles de l'album...

Dans la tradition musicale à laquelle je me rattache, il y a beaucoup de « Ô Lord », et quand tu entends The Staple Singers [un groupe de gospel, ndr] te dire que Jésus va arranger les choses, tu les écoutes. Je m’intéresse beaucoup à la religion ; l'une de mes citations préférées (de Térence) est d'ailleurs : « Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m'est étranger ».


A qui cet album s'adresse-t-il ?
Ce disque n’est sans doute pas pour tout le monde. Ce n’est peut-être pas celui que tu auras envie d'écouter avant de sortir un vendredi soir. Mais si c’est celui que tu choisis en rentrant chez toi à 5 heures du matin, déprimé et bourré… et que ça t’apporte quelque chose, alors j’aurai fait mon boulot.


Magic Mirror a fait les premières parties de concerts du Black Rebel Motorcycle Club aux États-Unis : peux-tu nous parler de cette expérience ?
Je connaissais un peu Robert [Levon Been, ndr] du BRMC depuis deux ans pour avoir joué dans quelques groupes à Los Angeles. Une amie commune lui a passé des morceaux de Magic Mirror quand l'album a été presque terminé. Ça lui a vraiment plu et il nous a demandé de faire des concerts avec eux. C'était super ! J'ai énormément de respect pour eux et « Howl » (2005) est un de mes disques préférés de la décennie. C'était très excitant de participer à d'aussi gros concerts alors qu'on commençait tout juste. Ce sont des gens très profonds, très pros, qui donnent beaucoup d'eux-mêmes à leurs fans.


Tu as passé plusieurs années en Espagne : as-tu beaucoup joué à l'étranger ?

J'ai passé environ cinq ans en Espagne depuis 1995. Barcelone est la ville que je préfère au monde. L'un de mes meilleurs amis là-bas est Israel Marco dont le groupe Cuchillo a sorti son premier album en 2008. On se connaît depuis longtemps et les deux années précédentes, on a fait une sorte de « programme d'échange » où son batteur et d'autres musiciens de Barcelone ont appris les morceaux de Magic Mirror, ce qui nous a permis de tourner en Espagne en 2007 et 2008. Israel est venu à L.A. l'an passé et nous lui avons retourné la faveur pour quelques concerts. Il est ensuite revenu cet automne avec son batteur et nous avons fait une tournée ensemble sur toute la côte ouest des États-Unis en octobre. On prévoit de retourner en Espagne au printemps 2009 si tout va bien. J'essaye autant que possible d'ouvrir une fenêtre sur l'Europe pour Magic Mirror car notre musique semble y être très bien reçue.

Qu'est-ce que Myspace t'a apporté ? Utilises-tu d'autres moyens pour faire connaître ton groupe ?

Nous devrions être sur iTunes bientôt mais je suis très reconnaissant à Myspace d'avoir rendu notre musique instantanément accessible à toute personne que ça pouvait intéresser. Non, vraiment, cette interview n'aurait jamais eu lieu il y a quelques années car vous n'auriez jamais entendu parler de notre groupe à moins qu'il n'ait été distribué par un label européen.

Des projets pour Magic Mirror ? Des concerts en France peut-être ??

Actuellement, le prochain album est en préparation. Attendez-vous à plus de claviers Rhodes et Hammond et à plus de feedback de guitare dans des titres plus sombres que sur le premier album. On va faire tout notre possible pour venir en France. Croyez-moi, j'ai très envie de faire une tournée dans votre pays. Surtout en Bourgogne et dans les régions du Cognac, de l'Armagnac et du Champagne !

Propos recueillis par Céline M.


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