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The Dandy Warhols – Chronique et Interview de Pete Holmström

Rock Times: The Dandy Warhols – Chronique et Interview de Pete Holmström

16/10/2009

The Dandy Warhols – Chronique et Interview de Pete Holmström



« The Dandy Warhols Are Sound » - Beat The World


On n’attendait pas de leurs nouvelles de si tôt. Les Dandy Warhols ont publié cet été, le 14 juillet plus exactement – ça fait chic –, « The Dandy Warhols Are Sound », mix originel de « Welcome To The Monkey House » paru en 2003. Mais encore ?


The Dandy Warhols. Ah l’épineux sujet que voilà… Aussi brillants qu’ils peuvent être agaçants, aussi empruntés qu’ils peuvent être pertinents. On ne saurait cependant leur reprocher d’avoir longtemps eu une longueur d’avance. Pionniers (avec le frère ennemi/maudit The Brian Jonestown Massacre) du psychédélisme des années 90-2000 avec leurs deux premiers albums, puis devançant le fameux « retour du rock » de 2001 avec leur chef-d’œuvre « Thirteen Tales From Urban Bohemia » en 2000. C’est ensuite que les choses ont commencé à déraper avec « Welcome To The Monkey House » en 2003 qui, lui, anticipait le retour des sons synthétiques des années 80. Mais était-ce vraiment nécessaire ? Attention, qu’on se le dise, si le groupe n’a jamais retrouvé l’état de grâce des débuts, il n’en demeure pas moins que chacun de leurs disques parus depuis recèle son quota de bons morceaux et de mélodies pop. Et – petit deux – le quatuor, étonnamment stable et pérenne, n’a rien perdu de sa fantastique puissance sonique sur scène.

Seigneurs du son sur Terre venus de Mars. Libérés de leur maison de disque (maison de singe ?) Capitol et désormais leurs propres patrons via leur label Beat The World, les quatre de Portland tenaient semble-t-il à publier ces chansons telles que prévu initialement. D'abord mixées à New York au studio Electric Lady, elles subirent finalement un second mixage pour devenir la galette quelque peu indigeste qu’on sait. Visuellement le CD lui-même est mis en scène pour cette nouvelle mouture, largement raturé, à commencer par le logo de Capitol… L’album retrouve aussi son intitulé d’origine, « The Dandy Warhols Are Sound », titre un rien mégalo (I Am Sound étant l’un des morceaux les plus réussis), mais tout va bien : après tout, le groupe a bien sorti un « Odditorium Or Warlords Of Mars », puis « … Earth To The Dandy Warhols » ! L’ordre des chansons y est également différent (You Come In Burned, jam de fin à l’époque vient remplacer l’introduction), et les enchaînements soignés.

En l’état, l’album sonne un tantinet moins bodybuildé, ampoulé, surproduit. Plus humble. Mais ses travers demeurent, à savoir des synthés omniprésents, des guitares cruellement en retrait, et la tendance de Courtney Taylor à passer de sa sensuelle voix de crooner à celle de diva hystérique ; registre qu’il maîtrise tout autant, certes, mais qui ne produit pas le même effet sur l’épine dorsale. L’ensemble offre un son un peu plus vrai mais peut-être aussi plus plat, moins dynamique ; certains morceaux, rallongés, paraissent parfois plus monotones. En revanche, on y redécouvre des arrangements qui se révèlent et ressortent, comme sur The Last High avec sa partie instrumentale spatiale définitivement Bowie-esque (l’homme qui venait d’ailleurs), ou I Am Over It qui prend une tangente droguée avec une coda en forme de queue de comète acoustique…

Au bout du compte, on a pourtant du mal à y entendre autre chose que des versions alternatives. S’il ne renie pas « … Monkey House », on comprend aisément l’amertume du groupe d’avoir laissé son mix dans les cartons pour sortir cette année-là un disque travesti. L’affront est lavé, mais six ans après, cette nouvelle version ressemble surtout à du bonus réchauffé. Non, ce qu’il faudrait c’est un bon gros double live !

Flavien Giraud



The Dandy Warhols – Interview de Pete Holmström


En décembre 2008, la présence des Dandy Warhols à Paris - venus défendre
au Bataclan leur nouvel album « ...Earth To The Dandy Warhols » - avait été l'occasion de recueillir les propos du guitariste Pete Holmström. Contraint de rester à Portland, les mois suivants - crise oblige - le groupe ne s'est pour autant pas laissé abattre, a ressorti la version originale de « Welcome To The Monkey House », tourné aux États-Unis pendant l'été, faute de Vieux Continent, et atterri pour finir dans le désert californien en septembre pour le festival Clean Air Clear Stars. Là, Pete s'est à nouveau prêté au jeu de l'interview.



« Earth To The Dandy Warhols »
Plus d'un an après la sortie de l'album, Pete Holmström a le recul et la lucidité nécessaires pour affirmer qu'il n'est pas entièrement satisfait de ce sixième effort. Il a, pour la première fois en quinze ans, comme le sentiment d'une erreur quelque part ou d'un mauvais timing. « Nous nous donnons à fond pour essayer d'innover pour chaque album. Mais en ce qui concerne « ...Earth To The Dandy Warhols », je trouve qu'on ne s'est pas complètement donnés. Quand on fait un album, on est totalement pris par son processus de création et c'est comme si on oubliait ce qui se passe dans le monde extérieur. Quand le disque est sorti nous l'avons comparé au reste de l'actualité musicale... et pour la première fois, nous avons eu l'impression d'avoir sorti un album qui n'était pas pertinent, pas en rapport avec ce qui se passait. D'habitude, on sort des disques qui sont toujours un petit peu en avance sur leur temps – ce qui n'est pas non plus une bonne chose. Un jour, David Bowie nous a demandé : « Pourquoi vouloir être les premiers à faire quelque chose ? » Les précurseurs ont toujours un certain mérite, mais ils ne trouvent pas vraiment les moyens financiers d'en tirer parti ! En tout cas, c'est la première fois que j'ai eu le sentiment qu'on sortait un disque « vieux ». »

Un label, Beat The World...
Leur contrat avec Capitol derrière eux, les Dandy Warhols ont créé leur propre label, Beat The World pour sortir « Earth To... ». « Nous avons toujours eu le contrôle sur l’enregistrement et l’écriture de nos chansons. Maintenant nous contrôlons aussi la distribution, la promotion… C’est une expérience intéressante. » Aujourd'hui, deux autres groupes figurent sur le label des Dandys et jouissent de leur renom. « Nous nous sommes dit que ce serait une bonne idée d'essayer d'aider nos amis à sortir leurs disques. Malheureusement, la compagnie qui s'occupait de notre distribution a fait faillite, donc nous devons un peu revoir tout le projet. Ce que nous voulions offrir à Spindrift et The Upsidedown, c'était notre réputation. C'était la moindre des choses que nous pouvions faire car nous n'avons pas d'argent à leur donner pour les soutenir. Nous voulions aussi leur donner tous leurs bénéfices, contrairement à la plupart de ces labels qui prennent 95% de l'argent que les groupes gagnent. »

...et un studio, l'Odditorium
En dépit des difficultés, les Dandy Warhols disposent en Oregon d'un studio luxueux et convoité. « Au départ c’était un vaste espace qu’on a décoré, c’était censé devenir notre studio mais c’est la dernière chose qui s’y est mise en place finalement ! Quand nous y avons enregistré le précédent album, « Odditorium, Or Warlords Of Mars », ce n’était même pas encore vraiment un studio… Désormais, on peut dire que c’en est officiellement un. » A Portland, L'Odditorium est devenu un passage obligé pour les groupes en tournée dans la ville. « Pour ne pas l'utiliser que pour nos seuls disques, des groupes peuvent y passer, s’amuser et enregistrer, parfois à partir de choses faites par d’autres groupes venus avant. Nous-mêmes y passons beaucoup de temps. On y trouve toute la partie business avec le bureau de notre manager, le merchandising… Les vidéos, le web-design, tout se passe là-bas. »



« The Dandy Warhols Are Sound »
Soucieux de rétablir l'ordre des choses et profitant du temps laissé par l'annulation de leur tournée européenne, les Dandy Warhols ont donc publié cet été la version originale de « Welcome To The Monkey House » faisant ainsi la nique à leur ancien label : « C'est quelque chose que nous avions toujours voulu faire... « The Dandy Warhols Are Sound », c'est comme ça qu'on allait l'appeler à l'époque. Mais quand notre label Capitol a commencé à faire sa loi et à tout bousiller, on a décidé de le nommer « Welcome To The Monkey House » car ça illustrait parfaitement notre situation. On se demandait vraiment : « Qu'est-ce qui se passe ici bordel ?? ». »
La différence entre les deux ? « Ce sont les mêmes chansons mais les mixages sont différents, du coup l'ordre des chansons aussi. Dans « The Dandy Warhols Are Sound » les morceaux s'enchaînent naturellement alors que dans « Monkey House », c'est juste une série de chansons, les unes après les autres. L'album est plus organique et s'inscrit plus logiquement dans la progression de nos disques que « Monkey House ». Je pense que je préfère notre version originale. »



Quinze ans de Dandys
Voilà déjà quinze ans que les Dandy Warhols officient à quatre, avec un seul changement de batteur en 1998. Quinze ans, pour le pire et pour le meilleur. « Au début, nous étions tous amis, on formait un gang, on traînait ensemble tout le temps, c'était nous contre le monde entier. Nous n'avions ni famille, ni femme. Nous sommes tous mariés désormais, certains ont des enfants, il y a dans nos vies des choses plus importantes que le groupe, ça fait relativiser... Nous avons une relation de travail maintenant. Je joue avec beaucoup d'autres musiciens à côté, mais il y a quelque chose qui se passe quand nous jouons tous les quatre qui ne se produit pas avec d'autres personnes. Jouer ensemble est quelque chose de très facile. Nous savons exactement ce que les autres vont faire, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose, parce qu'il n'y a pas de surprise. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai besoin de jouer dans d'autres groupes, pour trouver de l'inspiration.
Nous ne sommes pas amis mais nous formons comme une famille. Les amitiés peuvent être fugaces, on est ami avec quelqu'un un jour et un peu plus tard, c'est terminé. La famille a quelque chose de sûr. Je ne dis pas ça de manière négative, je trouve ça très bien et je pense que c'est la seule manière de continuer ensemble. Je pense que tous les groupes qui sont restés ensemble aussi longtemps que nous sont aussi passés par là. On essaye de voir ce qu'on peut faire pour que ça marche parce que les relations humaines sont complexes ! En particulier avec les ego de chacun. Tout ce qui touche à la création touche à l'ego ! On veut que les autres personnes nous voient. C'est fou que ça ait duré aussi longtemps mais je ne vois pas pourquoi ça ne continuerait pas.
»

Propos recueillis par
Flavien Giraud en décembre 2008
et Céline M. en septembre 2009

Crédits photos : Myspace et site officiel




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1 commentaires:

Blogger Matador a dit...

C'est bien de les entendre un peu, en interview surtout. On les avait oubliés (pas moi en tout cas).

9 novembre 2009 à 17:44  

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