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The Dead Weather - « Horehound » - Third Man Record

Rock Times: The Dead Weather - « Horehound » - Third Man Record

19/07/2009

The Dead Weather - « Horehound » - Third Man Record




La horde sauvage


Certains ont le talent pour nous faire chavirer. Quand Jack White prend les commandes d’un vaisseau pirate avec Alison Mosshart (The Kills) en second, Dean Fertita (Queens Of The Stone Age) à l’artillerie et le fidèle mousse Jack Lawrence (The Raconteurs) à la basse, on navigue bien sûr en eaux familières, tout en se frottant les mains à l’approche de la tempête. Tous sur le pont, bâtiment « Horehound », équipage The Dead Weather, pavillon Third Man Record.

L’album débarque donc précédé du buzz que la simple évocation de cette équipe de choc inspire. Il y a des personnes comme ça dont l’aura s’imprime jusque dans l’air qu’elles respirent. Car Alison Mosshart – la VV des Kills – est dans les parages et insuffle inévitablement cette dimension sexuelle et violente, rebelle et indomptable, quelque chose d’anarchiste… Et puis on reconnaîtra bien sûr la patte Jack White : si celui-ci se place pour l’occasion à la batterie, il n’est certainement pas étranger aux riffs de Hang You From The Heaven ou Treat Me Like Your Mother qui rappellent les derniers White Stripes. Ça turbine, ça tronçonne, c’est de la fraiseuse, de la perceuse à percussion ! Et qui s’étonnera de la puissance de I Cut Like A Buffalo alors qu’officie là une moitié des Raconteurs ? Mais The Dead Weather n’est pas qu’une réunion de talents.

Poudre à canon. 60 Feet Tall, avec son gimmick de guitare lointain, ouvre l’album dans un blues dénudé avant d’être soufflé par une rageuse explosion Zeppelinienne, portée par une batterie aux cymbales giflées jusqu’au KO et une grosse caisse qui manque d’arracher les baffles de la hi-fi. Brillante entrée en matière. Une grosse caisse qui pulse tout au long du disque, et qui groove méchamment avec la basse complice de Jack Lawrence sur I Cut Like A Buffalo, où Dean Fertita ajoute ce qu’il faut de tâches d’orgue. Enregistré vite et bien, cet album ne souffre d’aucune fioriture. On joue, sans se poser de question : le savoir faire est là de toute façon. Et la rencontre n’est pas que musicale. Ces gens ont des choses à se dire, avec l’excitation et la fraîcheur du jeune groupe qui se découvre et se surprend à voir combien l’alchimie prend. Comme des gamins (voir la vidéo « photomaton »)… Le son est énorme, brut, l’énergie live : quatre teignes qui se retrouvent en secret dans les locaux de Third Man Record. Soit l’antre de Jack White : studio analogique (ça s’entend, ça respire), pressage de vinyles, magasin de disque, le tout à échelle humaine, à Nashville, Tennessee. Simplicité salutaire, pas d’intermédiaire, urgence musicale et liberté totale.


Vent de liberté. Et de fait ils ne vont rien s’interdire, surtout pas de franchir le mur du son. Ou de montrer les dents et de se lâcher dans la démence. So Far From The Weapon est un blues psychédélique rampant, porté par la voix d’Alison, son gang en rang derrière, en écho. Equipée sauvage, brutale, sur Bone House, avec ses guitares torturées à la gégène ; basse patibulaire et guitare animale pour une jam caverneuse insensée sur 3 Birds. Will There Be Enough Water, fait office de dernière litanie après la bataille : piano western malade et guitare désertique sous une chape de plomb…

C’est l’histoire classique d’une bande de musiciens qui se retrouvent, à la faveur du calendrier, à la fin de leurs tournées, et en profitent pour jouer plutôt que de raccrocher les guitares. Sauf que ceux-là se sont transformés en bandits de grands chemins. La menace s’appelle The Dead Weather.

Flavien Giraud





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1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Ton article m'a donné envie d'écouter ce disque..
Tu l'a? Tu peux le ramener que je l'écoute chez moi??
Tom

27 juillet 2009 à 01:35  

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