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Dan Auerbach (The Black Keys) : Interview

Rock Times: Dan Auerbach (The Black Keys) : Interview

15/06/2009

Dan Auerbach (The Black Keys) : Interview




Stakhanoviste


On est prévenu, l’individu est peu bavard. C’est que le guitariste et chanteur des Black Keys, ici en escapade solo, n’est pas du genre à échafauder des théories sur tout et raconter sa vie. Plus à l’aise à faire gémir de vieilles guitares dans de vieux amplis qu’à discourir, Dan Auerbach est simplement un musicien, bourré de talent et bourreau de travail. Calme et posé avant son concert au Trabendo, le voici qui expose les faits, sans en faire des caisses…


Première question évidente : pourquoi ce disque en solo, en parallèle des Black Keys ?
Dan Auerbach : Je n’y ai pas vraiment réfléchi. J’avais ces chansons que j’avais déjà commencé à enregistrer et j’aimais vraiment la manière dont elles sonnaient. Mais je savais aussi que certaines ne conviendraient pas pour les Black Keys, celles plus douces, avec des harmonies vocales, plus d’instruments, des arrangements plus riches… J’ai donc décidé de finir l’album et de le sortir.

Mais il y a tout de même une continuité avec « Attack & Release » (dernier opus des Black Keys, sorti en 2008, ndr) dont le son, était déjà plus arrangé. Est-ce quelque chose que tu recherches aujourd’hui, aller au-delà du son très brut des débuts ?
Ce n’est pas quelque chose de prémédité. Je suis allé dans le studio et je l’ai fait comme ça. Il n’y avait pas de plan. Bon nombre de ces chansons ont été écrites à la même époque que celles d’« Attack & Release ». D’ailleurs, j’avais déjà enregistré la plupart des chansons d’« Attack & Release » de mon côté, avec les mêmes personnes que sur mon album solo : Oceans And Streams, Lies, I Got Mine, Things Ain’t Like They Used To Be

Le processus de création de ces chansons a-t-il été différent de celui avec Pat Carney au sein des Black Keys ?
J’écris toujours une chanson avec une idée globale de ce que je souhaite. Ensuite je la montre à Pat et on la transforme alors en une chanson des Black Keys. Là c’était la même chose : j’avais ces chansons qui étaient écrites, je les ai apportées à mon oncle, à mes amis, aux autres personnes qui jouent sur l’album… J’aurais pu les faire avec Pat, mais elles auraient été différentes et je voulais vraiment les jouer live avec tous les instruments, les percussions, la basse, les harmonies…

Qui sont les Fast Five, le groupe qui t’accompagne ?
Ce sont quatre mecs du Texas et un de Louisville, Kentucky, que j’ai rencontrés durant ces dernières années, ce sont de très bons musiciens, et des amis. Certains d’entre eux jouent dans le groupe Hacienda (produit par Dan, ndr), et l’un des batteurs et percussionnistes, joue aussi dans le groupe My Morning Jacket.



Ta voix semble avoir évolué depuis tes débuts, l’as-tu travaillée spécifiquement ?
Pas spécialement, mais quand tu tournes pendant des années, elle change un peu, forcément. Peut-être que ma manière de chanter au début était plus poussée, et à l’époque on ne jouait qu’une demi-heure lors des concerts. Mais aujourd’hui, nous devons jouer plus d’une heure chaque soir et je ne pourrais pas continuer comme ça, ma voix ne tiendrait pas.

Tu es également reconnu pour ton travail en tant que producteur, avec des groupes comme Radio Moscow ou Black Diamond Heavies, comment te sens-tu lorsque tu abandonnes ta place de musicien ?
J’adore être en studio, enregistrer des groupes… Et personnellement, ça m’aide en tant que musicien, ça m’apprend beaucoup : différentes approches, différents sons… J’ai donc fini par monter mon propre studio.

Tu enregistres chez toi, dans ton studio, avec des amis, ton oncle… Est-ce parce que tu aimes travailler de cette manière, sans pression, sans contrainte, en gardant le contrôle ?
Je travaille constamment quand je suis chez moi. Et c’est vraiment agréable, parce que je connais mon matériel, je sais comment il fonctionne, comment il sonne… Mais c’est aussi parce que je vis dans l’Ohio : il n’y pas de musiciens de studio là-bas, et ce serait difficile d’en faire venir chez moi, par avion, ça coûterait très cher ! C’est pour ça que je joue avec mes amis… On fait avec ce qu’on a !

Mais ça pourrait aussi être excitant justement de changer d’endroit, de conditions, de matériel, non ?
J’ai été dans d’autres endroits et ce n’est pas si excitant que ça ! J’ai enregistré à Abbey Road et dans d’autres studios, c’était très bien, mais je voulais un studio différent, à l’ancienne… La console analogique a tous ces potentiomètres que tu peux régler, tout est entièrement à lampes… C’est ça que je trouve excitant, j’aime ce vieux matos.

Es-tu déjà au travail sur de nouvelles choses ? Un nouvel album ?
Oui, on va aller en studio enregistrer un nouvel album des Black Keys dans quelques mois. Et j’ai aussi des chansons pour un autre disque solo. Je vais également enregistrer un deuxième album avec Jessica (Lea Mayfield, ndr) ; et il y a quelques autres groupes avec lesquels je vais travailler en studio.

Que ressens-tu en pensant aux huit années écoulées, à l’histoire des Black Keys ?
C’est complètement dingue. Ça a été incroyable et totalement inattendu. Je n’avais rien planifié de tout ça. Je ne suis qu’un mec lambda d’un petit patelin de l’Ohio !

Propos recueillis par Flavien Giraud


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