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Eels - « Hombre Lobo : 12 Songs Of Desire » - Vagrant

Rock Times: Eels - « Hombre Lobo : 12 Songs Of Desire » - Vagrant

03/06/2009

Eels - « Hombre Lobo : 12 Songs Of Desire » - Vagrant




Chienne de vie


« Hombre Lobo : 12 Songs Of Desire », le septième album studio des Américains Eels est sorti hier. Le leader du groupe Mark Oliver Everett, dit E, s'est entouré pour son enregistrement des inéluctables Kool G. Murder (basse, clavier, guitare) et Knuckles (batterie, percussions). Dans ces douze chansons sur le désir, E reprend les recettes de ses débuts, époque « Beautiful Freaks » (1996), et ça fonctionne plutôt bien.

Pas facile la vie d'hombre lobo, (le loup-garou espagnol). En douze étapes, le nouvel album de Eels raconte en effet les tribulations amoureuses du garçon à tête de chien, Dog Faced Boy, du premier titre de « Soul Jacker » (2001). Ce personnage a grandi et il éprouve du désir, un désir animal bien sûr. Pour mieux rentrer dans sa peau – de bête –, E arbore une barbe plus longue encore qu'à l'époque (en 2001, cet artifice lui avait valu de repousser la sortie de son album, initialement prévue en septembre...). Derrière ces poils hérissés et ces lunettes noires, se cachent pourtant des questionnements et des doutes. L'homme-loup de cet album passe par toute une palette d'émotions. De sa voix toujours plus éraillée le chanteur évoque, sur des petits airs mélancoliques dont il a le secret, la douleur d'aimer et la solitude d'un être qui se sait différent des autres (The Longing, All The Beautiful Things). Il s'abandonne à rêver à l'objet de ses désirs (In My Dreams), et à espérer un simple regard de sa part dans That Look You Give That Guy : « That look you give that guy, I wanna see / Looking right at me.» Puis c'est le renoncement avec My Timing Is Off.

Rock animal. Mais le sentimentalisme n'a qu'un temps. Place au rythme et au rock. Prizefighter est la chanson d'un homme qui sait ce qu'il veut et de quoi il est capable pour remporter le cœur convoité. L'excitation monte avec Tremendous Dynamite, « She's tremendous / She's dynamite ». La bête a faim, et la frustration la fait sortir de son antre à la tombée de la nuit. Dans le clip de Fresh Blood, aux images voilées de rouge, l'inquiétant E arpente des rues désertes et traque sa proie sans relâche : « Sweet baby, I need fresh blood ». L'animal suit ses instincts les plus primaires et le chanteur parsème le morceau, le meilleur de l'album, de « whoo » sauvages et de hurlements bestiaux. « Hombre Lobo » se conclut tout de même sur une touche romantique, façon rédemption, avec Ordinary Man : « And you seem like someone / Who could appreciate the fact / That I'm no ordinary man. »

On pourrait voir dans ces douze chansons une autobiographie du chanteur solitaire qu'est Mark Everett mais cette créature nocturne qu'il incarne n'est peut-être que son double sombre et dévoyé. A défaut de chercher d'autre compagnie que celle de son chien Bobby Jr., E doit être homme à se satisfaire de plaisirs solitaires... comme d'une boîte de cigares cubains Cohiba dont le graphisme a inspiré la pochette de l'album !

Céline M.




Photo : site officiel

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1 commentaires:

Anonymous benoit a dit...

J'ai adoré cet album ! on peut le considérer "mineur" dans la disco de Eels, mais ça reste un vrai bonheur à écouter et à réécouter je trouve.

17 juin 2009 à 15:21  

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