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Andrew Bird, Paris, La Cigale, 27 avril 2009

Rock Times: Andrew Bird, Paris, La Cigale, 27 avril 2009

30/04/2009

Andrew Bird, Paris, La Cigale, 27 avril 2009





Après la sortie en février de « Noble Beast », Andrew Bird était de retour à Paris ces jours-ci pour un concert à La Cigale où une salle comble et déjà conquise l'attendait.

Andrew Bird a pris de l'envergure depuis son passage à Paris, à La Maroquinerie en mars 2007, pour la promotion de son précédent album « Armchair Apocrypha ». La salle est plus vaste ce soir, mais l'espace bien rempli. Après la prestation folk de Laura Marling (guitare/voix/violoncelle), cinq roadies s'affairent pour installer le terrain de jeu de l'homme-orchestre (son violon bien sûr, la chaise de son violon, sa Gibson électrique, son glockenspiel, ses trois micros, et surtout son armée de pédales). Au fond, un mur d'amplis Fender, sur lesquels trône un double gramophone – pas purement décoratif –, à gauche la batterie et les tables de mixage de Martin Dosh, le compagnon de toujours. Andrew Bird a désormais à ses côtés deux musiciens supplémentaires, un guitariste et un bassiste (saxophoniste à ses heures).


Après un premier morceau seul sur la scène, Bird, à son aise en chaussettes (c'est plus facile pour les pédales), est rejoint par ses acolytes. Dès lors, chacun va contribuer dans son coin à l'élaboration d'un harmonieux chaos. Le génie de l'oversampling a gagné en expressivité. Violoniste virtuose, il brandit son archet, le fait tournoyer, porte parfois son instrument à bout de bras, comme pour donner plus de sens à ses mots. Sa voix et ses sifflements s'envolent sur ses textes souvent surréalistes, toujours poétiques. En quelques accords, la guitare transforme ses albums folk en albums rock, les réinvente. Car assister à un concert d'Andrew Bird c'est être le témoin de la reconstruction pièce par pièce d'un morceau. Passage en pizz, boucle au violon, riff de guitare... Petit à petit, la musique s'incarne, prend vie et explose littéralement quand entrent la batterie et les autres instruments. Le thème est là, les paroles aussi, mais tout le reste est tissé et brodé à nouveau dans un foisonnement savamment étudié. Le résultat est enchanteur, comme son inventif géniteur, le sourire aux lèvres s'il dérape sur l'une de ses pédales.

Quand il joue, Andrew Bird se dépense sans compter : les yeux clos pour mieux savourer l'alliance des multiples sonorités, la tête agitée d'un nervous tic motion to the left, il se recroqueville, se déploie, sautille, virevolte d'un instrument à l'autre. Mais jamais il ne s'y perd. La Gibson glisse derrière son dos, laissant ses mains libres de saisir son violon, en tirer quelques notes, le reposer, attraper le maillet du glockenspiel... tout en chantant, tout en sifflant (il est incontestablement le meilleur dans sa catégorie). Sa valse est entêtante, sa musique enivrante. Et la salle est sous le charme.
Pendant les deux heures que dure le concert, le musicien alterne les titres les plus rythmés de son répertoire avec les plus mélancoliques. Il s'offre même le luxe d'une chanson en français : Not Easy Being Green, Il n'est pas facile d'être vert, le tube de... Kermit la Grenouille du Muppet Show, repris depuis sa création par divers artistes.


Sur scène, Andrew Bird s'accorde le plaisir de donner libre cours à sa débordante créativité. Quand il finit par quitter les lieux, il laisse un public sous hypnose, face aux derniers mouvements giratoires du gramophone à deux têtes, d'où s'échappent encore quelques échos tournoyants et distordus.

Céline M.


Setlist :

Darkmatter / Waterjet / Masterswarm / Opposite Day / A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left / Oh No / Effigy / Fitz And The Dizzyspells / Natural Disaster / Not A Robot But A Ghost / Cataracts / Anonanimal / Imitosis / Not Easy Being Green / Fake Palindromes // Why? / Tables And Chairs / Don't Be Scared


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