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Eliott BROOD : Interview de Stephen Pitkin

Rock Times: Eliott BROOD : Interview de Stephen Pitkin

27/05/2009

Eliott BROOD : Interview de Stephen Pitkin





Toronto, nouveau Far West


Après la sortie d'un second album « Mountain Meadows » l'an passé, le trio Elliott BROOD, originaire de Toronto, a entamé une grande tournée en Amérique du Nord et en Europe. Dans le giron de la scène canadienne depuis plusieurs années, le batteur Stephen Pitkin a naturellement intégré le groupe qu'il produisait déjà à ses débuts. Il revient ici sur leur parcours à trois.


Mark Sasso et Casey Laforet jouaient ensemble avant que tu ne fasses partie du groupe. Comment les as-tu connus ?
J'étais ingé-son dans une salle à Toronto et je les ai découverts à l'un de leurs concerts. L'interaction entre ces deux-là, l'un au banjo l'autre à la guitare, m'a plu et je leur ai demandé s'ils voulaient enregistrer un disque. Je suis tombé au bon moment : ils étaient sur le point de le faire. Je les ai donc – involontairement – volés au producteur avec qui ils avaient prévu de travailler.

Depuis quand es-tu batteur ? Dans quelles circonstances as-tu rejoint le groupe ?
Quand j'avais dix ans, j'ai commencé dans un ensemble qui s'appelait Drum & Bugle. Puis j'ai joué avec des types plus âgés dans un groupe de Dixieland (jazz de la Nouvelle-Orléans, ndr). Après ça, j'ai fait de la batterie en freelance pendant plusieurs années. C'est plus tard que j'ai fait de la production et que j'ai bossé en tant qu'ingénieur du son. Les membres d'Elliott BROOD m'ont demandé si j'étais disponible pour jouer sur l'enregistrement de « Tin Type » (le premier E.P. que j'ai produit en 2004). J'ai accepté sans hésiter car mon ancien groupe The Flashing Lights venait de se séparer. Depuis, je ne joue plus qu'avec Elliott BROOD.

D'où vient le nom du groupe ?
Mark avait choisi « Elliott BROOD » comme alias pour ne pas jouer sous son propre nom. Quand Casey l'a rejoint, ils ont décidé de le conserver et il s'est passé la même chose avec moi quand on a formé le trio. C'est le nom déformé d'un personnage du film « The Natural » et à part que ça sonne vaguement menaçant, (et pour cause : « to brood » signifie « menacer », ndr) ça ne veut pas vraiment dire grand chose.


Comment s'est passé l'enregistrement de votre premier album « Ambassador », en 2005 ?
On venait de signer un contrat de deux albums avec la maison de disque Six Shooter Records qui avait adoré notre E.P. Ils nous ont donné carte blanche pour faire le disque qu'on voulait. On est donc allés dans le studio d'un ingé-son très respecté dans le milieu, Joe Dunphy. Ce studio se trouve être d'anciens abattoirs. On a terminé l'enregistrement dans mon studio personnel et dans un Cube Van. Enfin, j'ai mixé l'ensemble chez moi avec l'aide de Mark et Casey.

Depuis la sortie d' « Ambassador », le groupe a beaucoup tourné. As-tu poursuivi ton activité de producteur en même temps ?
Oui, j'ai aussi produit deux enfants ! Entre le groupe et ma famille, j'ai eu moins de temps mais j'ai quand même réussi à produire un ou deux projets supplémentaires chaque année.

Pour l'enregistrement de « Mountain Meadows », votre second album sorti en 2008, vous avez utilisé plusieurs pièces. Peux-tu expliquer ce processus ?
On a commencé cet album en se disant qu'on allait regrouper les idées d'enregistrement qu'on avait eues pour « Tin Type » et « Ambassador ». Idéalement, il s'agissait de se déplacer un peu partout pour apporter au disque des sons intéressants qui viendraient d'endroits uniques. Ces endroits sont situés dans tout le Canada : un chalet à la montagne, la mairie d'une ville fantôme de la province d'Alberta, une cabane de pêcheur dans le nord de l'Ontario... Ils étaient remarquables pour la manière dont ils sonnaient et pour ce qu'on ressentait en y jouant. Ensuite, on a rassemblé ce qu'on avait enregistré et on l'a apporté au studio de John Critchley à Parkdale (à Toronto). Là, on a ajouté les voix, le piano et les guitares électriques et on a mixé avec John qui est devenu le co-producteur de notre groupe.


Qui compose les chansons ?
C'est Mark... mais il serait le premier à dire que nous les composons tous les trois. Casey apporte aussi ses contributions. Quant à moi, mes chansons sont souvent destinées à ne pas voir le jour. Peu importe qui en est à l'origine car au bout du compte, elles deviennent des chansons d'Elliott BROOD.

Tu as utilisé des valises comme grosses caisses. Comment t'es venue cette idée et pourquoi l'as-tu abandonnée ?
Les valises étaient une conséquence logique de la musique de Mark et Casey. Quand ils m'ont demandé de les accompagner au départ, il était évident qu'une grosse caisse serait trop puissante. Et le son produit par une valise s'intégrait bien à l'ensemble. De plus, quand a commencé à tourner, les valises rentraient mieux dans les mini vans et les breaks qu'on utilisait. Maintenant, Mark se sert d'un ampli, Casey joue de la pédale de basse et on conduit un van pour quinze personnes ! De bonnes raisons pour revenir progressivement à la grosse caisse.

Comment définirais-tu le style d'Elliott BROOD ? Quelles sont vos influences ?
La musique d'Elliott BROOD est un mélange un peu travaillé de sons acoustiques bruts, s'inspirant d'une musique traditionnelle. Nous nous inspirons des courants des débuts de la révolution industrielle américaine. Créer de la musique avec Elliott BROOD, c'est comme une thérapie qui nous aide à comprendre nos racines. Nos influences ne sont pas très originales. Ce sont pour la plupart des conteurs qui surpassent les simples chanteurs ou compositeurs : Bob Dylan, Neil Young, Johnny Cash... Et des groupes comme The Sadies, Grant Lee Buffalo ou Wilco.

Quels sont vos meilleurs souvenirs en tournée, en Amérique du Nord et en Europe ?
On a fait une petite tournée au Canada avec Wilco : un véritable rêve ! La semaine dernière, on a pris l'avion de Francfort à Bilbao (pour l'Azkena Rock Festival, ndr) avec The Black Crowes – un groupe parmi d'autres sur le vol. C'était chouette d'être dans les coulisses avec des groupes comme The Zombies, Alice Cooper et Juliette Lewis, et de boire à l'œil la même bière qu'eux. Mais mon meilleur souvenir de ce festival, croyez-le ou pas, c'est le concert de Molly Hatchet (un groupe de rock du sud des États-Unis des années 70, ndr) – les ambassadeurs du rock coupe mullet !

Propos recueillis par Céline M.


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