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Wilco - « Wilco (The Album) » - Nonesuch

Rock Times: Wilco - « Wilco (The Album) » - Nonesuch

30/06/2009

Wilco - « Wilco (The Album) » - Nonesuch




« Wilco will love you, baby »


C'est donc un chameau qui orne la pochette du nouvel album de Wilco. Et les six chaises devant l'animal sont celles des musiciens du groupe qui ont souhaité souligner la constance de leur line-up – depuis 2004 – en baptisant leur dernier sorti « Wilco (The Album) » : onze titres à la fois disparates et inégaux.

Jeff Tweedy, le leader de Wilco depuis quinze ans maintenant, a déclaré à propos du nouvel album de son groupe qu'il était semblable à un assortiment de chocolats. Mais l'ennui avec les assortiments c'est qu'il y en a toujours dans le lot qu'on n'aime moins. Pour « Wilco (The Album) », c'est un peu la même chose.

Tous azimuts. Parmi les onze titres de l'album, quelques uns se détachent par l'efficacité de leur composition. One Wing se construit pas à pas : chaque instrument qui s'ajoute au morceau créant une tension et un suspens supplémentaires. Le souffle est retenu jusqu'à l'envol final dans un poignant solo de guitare. Car le groupe a le bon goût d'agrémenter quelques morceaux (One Wing, Sunny Feeling) de solos – façon Wilco – exécutés ici magistralement par le guitariste Nels Cline. L'orchestration de Everlasting s'enrichit aussi graduellement jusqu'à une ultime explosion jouissive. Mais c'est Bull Black Nova qui saisit et remue le plus. Comme dans Spiders (Kidsmoke) de « A Ghost Is Born » une pulsation continue rythme le morceau qui progresse autour d'une note obsédante inlassablement répétée. La chanson qui adopte le point de vue d'un homme qui a tué sa petite amie laisse filtrer une folie et une violence qui se répandent et glacent les sangs. « I can't calm down / I can't think » s'écrie le chanteur à la voix un peu rauque. Ses cris se mêlent aux riffs dissonants et laissent une impression troublante. Enfin, épurée comme Solitaire et Country Disappeared, la ballade You And I, où Tweedy et Feist se répondent, succède à la chanson cauchemar et apaise l'atmosphère.
Ces beaux titres – pas non plus d'une originalité folle – viennent avec des morceaux beaucoup plus anecdotiques qui gâtent l'assortiment. Deeper Down, truffé d'arrangements et d'effets, perd l'attention de son auditeur à force de ponctuer chaque phrasé de trop longs silences. Dans You Never Know, le tempo, les chœurs dans les refrains, et les paroles (« I don't care anymore »), peinent à convaincre. Pour les mêmes raisons, quand le chanteur serine « I'll fight for you / I'll kill for you »... dans I'll Fight, on n'y croit pas une seconde.

A l'écoute de cet album, on pourrait se mettre à épiloguer sur les influences de la dépression sur la créativité. Pour mémoire, l'excellent et expérimental « A Ghost Is Born » (2004) remonte à une période douloureuse de la vie de Tweedy. Ici, « Wilco (The Album) » débute avec Wilco The Song (histoire d'enfoncer le clou), une ode aux vertus thérapeutiques de la musique du groupe... sur le mode de l'auto-dérision, qu'on se rassure. Quoiqu'il advienne, « Wilco will love you, baby ». Alors, tout va bien ?

Céline M.


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1 commentaires:

Blogger Matador a dit...

Même pas écouté... Et c'est un groupe qui m'a pourtant marqué -malgré moi parfois. A Ghost is born est quasiment le premier disque moderne que j'ai écouté dans ma vie de jeune auditeur. J'aurais peut-être dû tomber sur le premier Libertines plutôt... Mais bon... Depuis, At Least That's What You Said est un morceau qui m'est cher. Mais depuis aussi, ils ont sorti des choses moins bonnes (sky blue sky, un peu sirupeux non?)

9 novembre 2009 à 17:50  

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