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The Morning After Girls - « Alone »

Rock Times: The Morning After Girls - « Alone »

01/10/2009

The Morning After Girls - « Alone »




Matin Austral


De discussions de comptoir en plans quinquennaux, il y a longtemps à Rock Times qu’on souhaitait évoquer les émissaires australiens du psychédélisme. La sortie cet été de « Alone », deuxième effort des Morning After Girls, tombait à point nommé.


L’Australie donc, d’où s’échappent des volutes éthérées comme autant de signaux de fumée pour rappeler que la Californie n’est pas la seule terre fertile pour un psychédélisme florissant. C’est bien simple, depuis les sixties jamais on n’avait entendu autant de sirènes et de mélopées concoctées par d’humbles (ou presque) chantres d’une musique aux vertus psychotropes. C’est là-bas, quelque part sur leur vaste île, que sont nés les Lovetones, Black Ryder, et, donc, The Morning After Girls. Qui, comme d’autres, ont connu un parcours semé des embûches de l’underground. On les avait laissés à Melbourne, en 2005, avec le très prometteur « Shadows Evolve », somme des deux EP produits par le groupe jusqu’alors. Après quelques remaniements de personnel plus ou moins douloureux (la scission avec Miss Aimee Nash et Scott Von Ryper, partis fonder The Black Ryder), les voici qui renaissent, quatre ans plus tard, resserrés sur les deux leaders/fondateurs, Sacha Lucashenko et Martin Sleeman, avec cet album, « Alone », enregistré entre Melbourne et Londres avant que le groupe ne s’installe à New York. Symptôme de l’ère du temps, celui-ci n’est disponible qu’en téléchargement, faute de mieux et de contrat valable. C’est la crise, chacun pour soi, seul contre tous.

Seuls. Sur « Alone » pas de changement de direction notoire, mais une belle errance psychédélique. Comme dans l’opus précédent, on retrouve ce goût pour les harmonies vocales léchées, qui évoquent tour à tour les envolées des Dandy Warhols de Courtney Taylor (The Best Explanation), ou encore celles du Black Rebel Motorcycle Club. Ailleurs on reconnaît l’influence d’Anton Newcombe et du Brian Jonestown Massacre, Death Processions en tête. On pense parfois aussi aux « aînés » My Bloody Valentine, The Jesus And Mary Chains et Spacemen 3 (The General Public). Et dans leurs moments les plus purs, There’s a Taking et Still Falling flânent même du côté de la dream-pop. On a vu pire héritage ! Comme leurs pairs, les Morning After Girls se plaisent à enchevêtrer de claires rythmiques acoustiques aux tortueuses guitares électriques et lointaines mélodies fuzz. Au milieu de tout cela, Part Of Your Nature répond parfaitement aux canons psychédéliques, et la reverb cotonneuse aux couleurs matinales demeure une arme certaine du groupe.

Tout au plus on regrettera que ne s’insinuent pas plus les arrangements et vibrations de tambourin et autres guitares tremolo qui brillaient sur Lazy Grey ou Chasing Us Under dans « Shadows Evolve », sur lequel ils se permettaient même une embardée punk (Hi-Skies). Pour le reste, ces douze titres en sont les dignes successeurs, moins enlevés et peut-être moins évidents et immédiats. Plus mélancoliques aussi. Mais « Alone » ressemble à l’album de la résurrection d’un des principaux espoirs de l’ère psychédélique australienne des années 2000, ce qui, déjà, n’est pas rien.


Flavien Giraud


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