This page has moved to a new address.

Sonic Youth, Paris, Le Palais des Congrès, 25 octobre 2009

Rock Times: Sonic Youth, Paris, Le Palais des Congrès, 25 octobre 2009

27/10/2009

Sonic Youth, Paris, Le Palais des Congrès, 25 octobre 2009



Le feu sacré


Le Palais des Congrès accueillait dimanche soir les New Yorkais de Sonic Youth, figures-phare du rock alternatif depuis bientôt trente ans. Malgré une salle inadaptée aux offices rock'n'roll, groupe et public sont parvenus à communier autour des titres de « The Eternal » – paru en juin dernier – parsemés de quelques morceaux piochés dans le répertoire des années 80.

Le grand amphithéâtre du Palais des Congrès est bien le dernier endroit où l'on se verrait assister à un concert de Sonic Youth. Terrassés dans leur fauteuil par les rafales de larsens, les martèlements de batterie et les hurlements de dément des très bruyants Sister Iodine de la première partie, les spectateurs se sont pourtant levés et massés vers le bas de la salle dès l'apparition des New Yorkais. Sur scène, Kim Gordon, élégante comme toujours, est encadrée de Thurston Moore, avec ses allures de grand adolescent dégingandé, à droite et de l'impassible Lee Ranaldo à gauche. Le discret bassiste Mark Ibold (Pavement, Pussy Galore), qui a participé à « The Eternal » en tant que cinquième membre du groupe, est un peu en retrait. Quant à Steve Shelley, il vient terminer la composition, surplombant les autres de derrière sa batterie. Les décors particulièrement soignés rendent un nouvel hommage – après le single Sacred Trickster – au peintre Yves Klein avec ces quatre grandes toiles inspirées de la série Anthropométrie qui entourent les musiciens et s'illuminent au fil des chansons.




Le concert débute avec No Way, tiré du dernier album que le groupe est venu défendre consciencieusement, car seul Thunderclap n'aura pas droit à son interprétation live. Dissonances harmonieuses, guitares et basses distordues qui se répondent ou s'enchevêtrent, soutenues par la batterie inébranlable, primaire sur Anti-Orgasm, de Shelley. Avec « The Eternal », le groupe a choisi de revenir vers le style noisy et underground qui a forgé sa réputation dans les années 80 et laissé de côté les tendances pop et presque mélodiques des deux albums précédents. Au chant, Kim Gordon est magnifique, enragée sur Calming The Snake, fragile dans l'épique Massage The History où Moore est à l'acoustique, sur un tabouret. Electrique le reste du temps, il semble monté sur ressorts et termine par terre quand il ne partage pas le micro avec sa femme ou Lee Ranaldo. La prestation est impressionnante. Si le groupe se consacre ce soir à « The Eternal », il glisse aussi dans le set des titres beaucoup plus anciens. La scène et le public s'enflamment pour Silver Rocket, extrait du monument de 1988 « Daydream Nation », où Sonic Youth est capable de la même intensité sonique qu'à ses débuts. Les morceaux des deux rappels proviennent d'ailleurs exclusivement des albums des années 80 et c'est Death Valley '69 qui achève le concert en une apothéose déviante et ultra violente. « Elle est retrouvée. Quoi ? – L'Eternité. »

Céline M.


Setlist :

No way / Sacred Trickster / Calming The Snake / Walkin' Blue / Stereo Sanctity, « Sister » (1987) / Anti-Orgasm / Poison Arrow / Antenna / Leaky Lifeboat / Silver Rocket, « Daydream Nation » (1988) / Malibu Gas Station / What We Know / Massage The History // Tom Violence, « Evol » (1986) / 'Cross The Breeze, « Daydream Nation » (1988) // Shadow Of A Doubt, « Evol » (1986) / Death Valley '69, « Bad Moon Rising » (1985)



Libellés :

2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Je rends hommage ici à ce magnifique batteur qu'est S. SHELLEY dont le set a été parfait. Trop souvent mis en retrait malgré le fondammentalisme de son expression, il m'est apparu indéniable que le groupe est suspendu à son travail. Symbole d'éternité, l'olivier...au bout de ses baguettes deux olives, fruits aux multiples bien-faits.
F. DESANTI

27 octobre 2009 à 11:44  
Anonymous Anonyme a dit...

Assez d'accord avec ce qui vient d'être dit. Un concert jouissif, dont j'ai du mal à me remettre!
Tout simplement merveilleux. Il est vrai que Shelley est une pièce maitresse du groupe, et c'est d'ailleurs cette alchimie entre ces musiciens qui me fait vibrer depuis plus de 15 ans!!!

30 octobre 2009 à 12:25  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil