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Rock Times

Rock Times: août 2009

19/08/2009

Clean Air Clear Stars Festival 2009



Global Cooling Festival





Clean Air Clear Stars Festival, les 18, 19 et 20 septembre 2009 à Pioneertown, CA, est un événement qui fait classe à part. La programmation de ce festival a avant tout de quoi faire rêver un amateur de rock psychédélique – Dandy Warhols, Quarter After, Asteroid #4, The Morning After Girls... – mais il se distingue aussi par les motivations de son organisateur. Et pour cause. Tommy Dietrick, fondateur du groupe Sky Parade (et ex BJM) a voulu créer une occasion de sensibiliser son public à la cause écologique, et plus particulièrement au problème du réchauffement climatique. Le sud de la Californie a été durement touché par les incendies de l'été 2006 qui ont ravagé 250 km2, habitations et commerces compris, en partie à cause de la hausse des températures dans les régions désertiques. Dietrick s'entoure donc pour la troisième année consécutive de groupes, californiens pour la plupart, dont les concerts seront gratuits ! En contrepartie, les festivaliers sont invités à faire des dons à l'ONG Global Inheritance.
Le festival se tiendra à 200 km à l'est de Los Angeles dans un site pour le moins original : Pioneertown a été bâtie par des producteurs de Hollywood en 1946 pour y tourner des Westerns. Gageons qu'un groupe comme Spindrift se sentira à l'aise dans un tel décor.

Céline M.

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01/08/2009

Robert Gil : Interview d'un photographe rock




La faute aux concerts


Le live et la photographie sont au cœur de Rock Times. C’est donc naturellement que nous sommes allés à la rencontre d’un de ceux qui, derrière l’objectif, tentent de capter l’essence du rock en action. Avec plus de 3000 concerts à son actif, Robert Gil, photographe amateur auto-proclamé et acharné de l'image, s’est imposé comme une figure incontournable du devant de la scène…

Tu n’es pas photographe professionnel, comment organises-tu tes journées ?
Je vais au boulot, un boulot classique, 8 heures par jour. J'enchaîne avec les concerts. Le soir je rentre, je trie les photos, je me couche, et ainsi de suite... En général, je publie les photos dans la soirée.

Quand as-tu commencé à faire de la photographie ?
Sous cette forme-là, avec ce sujet précis que sont les concerts, et à ce rythme, depuis quatre ans et demi. Je suis amateur et je l'étais déjà avant. Je faisais de la photo relativement classique. Je travaillais uniquement en noir et blanc, en argentique. Je développais mes propres films. Les premières photos couleur que j'ai faites, c'est quand j'ai commencé la photo de concert.

Comment es-tu venu à la photo de concert ?
Je faisais déjà pas mal de concerts, pas autant forcément, mais j'en faisais déjà pas mal en tant que spectateur. J'ai toujours été un accroc de musique. Je faisais de la photo, ça me plaisait, donc, comme beaucoup de gens, j'ai décidé d'allier les deux.

Vends-tu ton travail à des agences ou des magazines ?
Oui. Je ne fais pas ça pour l'argent, parce que j'ai un boulot donc je pourrais très bien me passer de vendre des images. Mais j'ai eu la chance d'être publié assez rapidement. Au début, c'est marrant de voir son nom sur un magazine. Maintenant j'utilise un pseudo. Après, le matériel photo coûte relativement cher, donc je me suis dit que j'allais essayer de l'amortir.

Quand as-tu commencé à te faire connaître ?
Dans les deux premiers mois, j'étais déjà publié. J'estime que j'ai énormément de chance concernant la photo. J'ai été vite « repéré ». C'est des journalistes qui sont venus vers moi, qui m'ont demandé si ça ne me dérangeait pas de leur montrer ce que je faisais. Ça leur a plu et on a vite publié un truc.

N’as-tu jamais songé à devenir professionnel ?
Ce n'est pas dans mon état d'esprit. Il faut savoir que même si je vends des images, je n'aimerais pas en vivre parce que je suis quelqu'un d'assez patachon. J'aime bien avoir mon petit revenu sûr à la fin du mois plutôt que de flipper à cause de revenus aléatoires. Je connais des photographes qui sont un peu à courir derrière l'argent et qui ne sont pas forcément toujours très fair-play. Comme moi je n'ai pas cette contrainte-là, ça m'est égal. Si un soir je merde complètement, ce n'est pas bien grave.

As-tu la liberté de choisir les concerts ?
J'essaye dans la mesure du possible de me faire plaisir, même s'il m'arrive de faire des trucs assez mainstream. Parfois je les fais pour des supports. Je n'ai pas tellement une démarche de webzine où je défendrais quelque chose : on pourrait associer ça à une collection de photos. J'essaye quand même de me faire plaisir dans 95% des cas. Au niveau des choix, depuis le temps, j'ai appris à faire confiance à certaines personnes : des programmateurs, des gens dans le public... Par exemple, je suis très lié à la Maroquinerie. Xavier, l'ancien programmateur avait à mon avis le nez assez fin. J'ai fait beaucoup de découvertes grâce à lui.

As-tu encore le loisir d’apprécier les concerts ?
Ça dépend des types de concerts. Il y en a où on t'autorise trois morceaux et où on te met dehors, d'autres où je peux photographier tout le concert. Quand il se passe quelque chose à la fois musicalement et sur scène il peut m'arriver d'être un peu en osmose avec le concert. Mais vu le nombre que je fais, c'est relativement rare. Dernièrement, j’ai vu Kap Bambino que je connaissais très peu à la Maroquinerie. J'ai trouvé ça décoiffant !

T'arrive-t-il d'aller à des concerts sans photographier ?
Depuis quatre ans et demi, je crois que ça ne m'est pas arrivé une seule fois !

Quel style de musique écoutes-tu ?
C'est de plus en plus large, dans le sens où j'écoute de plus en plus de musique. Ce que je fais à l'heure actuelle m'a permis de m'ouvrir aussi musicalement. Mais pour schématiser, je suis très pop rock. Je ne suis pas metal, je ne suis pas gothique, même si beaucoup de gens me collent cette étiquette-là.

Est-ce qu’il y a des groupes que tu as particulièrement aimé photographier ?
Si on regarde sur mon site, on voit qu'il y a des groupes comme Queen Adreena que j'ai fait souvent. J'étais déjà très fan de ce qu'ils faisaient avant. A chaque fois qu'ils passent à Paris, je vais photographier parce que d'une part, musicalement, je suis fan, et d'autre part, visuellement, il se passe énormément de choses.

Et le cas inverse ?
Oui, pas plus tard que la semaine dernière, avec Craig Walker, le chanteur d'Archive. J'ai trouvé ça un peu chiant à mourir, musicalement et visuellement... Il y a un paquet de trucs pas bons !

Est-ce qu’il y a une attitude de l’artiste sur scène que tu préfères photographier ?
En termes de photo musicale, il y a les photos de live et les photos posées. Les photos posées, ce n'est pas trop mon truc parce qu'il y a une direction à apporter quand tu fais une session photo qu'il n'y a pas à faire en concert où tu traques le truc. On chope ce qu'il y a à choper, donc, non, je n'ai pas d'attitude préférée. Même si le mec les yeux fermés, collé au micro, accroché à sa guitare, c'est chiant à photographier... on ne va pas lui demander de faire le pitre.

Tu as fais une exposition récemment, est-ce un aboutissement de ton travail ?
Je ne suis pas très à l'aise avec l'expo. La personne qui s’en est occupée connaissait apparemment mon travail et m'a contacté. Il y avait aussi pas mal de gens qui me disaient que ce serait bien que j'expose. C'est un truc que j'ai fait un peu à contrecœur parce que, d'une part, je ne pense pas en être arrivé au stade de la consécration, et d'un autre côté, j'ai énormément de mal à montrer ce que je fais, même si je le mets sur le net. En général, je n'aime pas ce je fais. Je suis un éternel insatisfait. Quand j'ai dû choisir les photos pour l'expo, je me suis tapé un peu toutes mes séries. Il y a quelques photos pour lesquelles je trouve que j'ai eu du bol, mais je n'en ai pas réellement trouvé où j'étais sur le cul !

Propos recueillis par Céline M.


L'exposition est prolongée
jusqu'au mois de septembre.





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