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Rock Times

Rock Times: avril 2009

30/04/2009

Andrew Bird, Paris, La Cigale, 27 avril 2009





Après la sortie en février de « Noble Beast », Andrew Bird était de retour à Paris ces jours-ci pour un concert à La Cigale où une salle comble et déjà conquise l'attendait.

Andrew Bird a pris de l'envergure depuis son passage à Paris, à La Maroquinerie en mars 2007, pour la promotion de son précédent album « Armchair Apocrypha ». La salle est plus vaste ce soir, mais l'espace bien rempli. Après la prestation folk de Laura Marling (guitare/voix/violoncelle), cinq roadies s'affairent pour installer le terrain de jeu de l'homme-orchestre (son violon bien sûr, la chaise de son violon, sa Gibson électrique, son glockenspiel, ses trois micros, et surtout son armée de pédales). Au fond, un mur d'amplis Fender, sur lesquels trône un double gramophone – pas purement décoratif –, à gauche la batterie et les tables de mixage de Martin Dosh, le compagnon de toujours. Andrew Bird a désormais à ses côtés deux musiciens supplémentaires, un guitariste et un bassiste (saxophoniste à ses heures).


Après un premier morceau seul sur la scène, Bird, à son aise en chaussettes (c'est plus facile pour les pédales), est rejoint par ses acolytes. Dès lors, chacun va contribuer dans son coin à l'élaboration d'un harmonieux chaos. Le génie de l'oversampling a gagné en expressivité. Violoniste virtuose, il brandit son archet, le fait tournoyer, porte parfois son instrument à bout de bras, comme pour donner plus de sens à ses mots. Sa voix et ses sifflements s'envolent sur ses textes souvent surréalistes, toujours poétiques. En quelques accords, la guitare transforme ses albums folk en albums rock, les réinvente. Car assister à un concert d'Andrew Bird c'est être le témoin de la reconstruction pièce par pièce d'un morceau. Passage en pizz, boucle au violon, riff de guitare... Petit à petit, la musique s'incarne, prend vie et explose littéralement quand entrent la batterie et les autres instruments. Le thème est là, les paroles aussi, mais tout le reste est tissé et brodé à nouveau dans un foisonnement savamment étudié. Le résultat est enchanteur, comme son inventif géniteur, le sourire aux lèvres s'il dérape sur l'une de ses pédales.

Quand il joue, Andrew Bird se dépense sans compter : les yeux clos pour mieux savourer l'alliance des multiples sonorités, la tête agitée d'un nervous tic motion to the left, il se recroqueville, se déploie, sautille, virevolte d'un instrument à l'autre. Mais jamais il ne s'y perd. La Gibson glisse derrière son dos, laissant ses mains libres de saisir son violon, en tirer quelques notes, le reposer, attraper le maillet du glockenspiel... tout en chantant, tout en sifflant (il est incontestablement le meilleur dans sa catégorie). Sa valse est entêtante, sa musique enivrante. Et la salle est sous le charme.
Pendant les deux heures que dure le concert, le musicien alterne les titres les plus rythmés de son répertoire avec les plus mélancoliques. Il s'offre même le luxe d'une chanson en français : Not Easy Being Green, Il n'est pas facile d'être vert, le tube de... Kermit la Grenouille du Muppet Show, repris depuis sa création par divers artistes.


Sur scène, Andrew Bird s'accorde le plaisir de donner libre cours à sa débordante créativité. Quand il finit par quitter les lieux, il laisse un public sous hypnose, face aux derniers mouvements giratoires du gramophone à deux têtes, d'où s'échappent encore quelques échos tournoyants et distordus.

Céline M.


Setlist :

Darkmatter / Waterjet / Masterswarm / Opposite Day / A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left / Oh No / Effigy / Fitz And The Dizzyspells / Natural Disaster / Not A Robot But A Ghost / Cataracts / Anonanimal / Imitosis / Not Easy Being Green / Fake Palindromes // Why? / Tables And Chairs / Don't Be Scared


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29/04/2009

Joe Gideon & The Shark - « Harum Scarum » - Bronzerat




Gideon trouve-tout et le Requin marteau


Les joyaux de l’Angleterre sont underground ! Et « Harum Scarum » est le premier album du mystérieux duo Joe Gideon And The Shark, dont les quelques titres livrés sur Myspace et les prestations scéniques électriques avaient marqué les esprits. Un disque manquait, et celui-ci dépasse de loin les attentes.

Limite déglingués. Cet album est une révélation, preuve par neuf du talent de ces deux énergumènes qui fricotent régulièrement avec le trio blues psychédélique d’Archie Bronson Outfit et la crème française de Londres – le jeune duo John & Jehn et les noisy Underground Railroad, pour qui ils ouvraient en janvier dernier à La Maroquinerie. Mais qui s’étonnera de les voir s’acoquiner avec pareils fripons ? Les points communs ne manquent pas, à commencer par un indéniable grain de folie qui les rend à la fois si surprenants et si attachants. Joe Gideon n’est pas le pathétique poulet dont il prend l’apparence dans le clip de DOL. Non, avec ses talents de conteur-prêcheur, celui-ci évoque tantôt Lou Reed, tantôt Nick Cave, qu’ils accompagnaient récemment en tournée, et parfois Eddie Argos d’Art Brut. Humour à froid plutôt qu’exubérance. Avec ses textes vaguement déjantés, le barbu semble être un personnage avec lequel même le thé se prend au second degré. C’est lui qui fait vibrer les cordes de guitare et de basse. The Shark, sa frangine (Viva pour les intimes), avec son minois malicieux, a l’air un peu trop sage pour ne pas être une vraie délurée. Ancienne gymnaste, elle charme par son jeu de batterie, façon marsupial sorti d’un cartoon. En plus des percussions martiales post Meg White, elle se charge aussi des pianos martelés, samples et autres backing vocals.

Blues barré. L’album, comme eux, est foutraque et magnifique. Addictif. Du blues barré mais pas seulement : des mélodies magiques aussi, histoire de ne pas perdre l’auditeur, et même le rattraper, quitte à le prendre aux tripes comme avec le morceau de bravoure Anything You Love That Much, You Will See Again, ou la douce respiration de Pale Blue Dot : piano, guitare, violon envoûtant et dépouillement mélancolique. Neuf chansons, pas une à jeter, chacune méritant d’être arpentée, explorée (Anything You Love That Much,…), chevauchée, sillonnée (True Nature), scandée (DOL : « Daughter Of A Loony… Gotta Hit The Road »).
Et si le disque semble fait avec les moyens du bord, il n’en est pas moins finement ciselé par un duo qui sait où il va. Tout est là, du riff fuzz gras façon blues minimaliste (Johan Was A Painter & Arsonist), au solo de guitare beuglant comme une cornemuse sur Harum Scarum ; du roman d’apprentissage abscons (Civilisation : « My father told me that the world was flat / And I was happy in my sweet pancake world… »), au personnage sorti d’on ne sait où (miss Kathy Ray), en passant par les réminiscences impitoyables de l’enfance (Hide & Seek). Il y a là des fêlures authentiques, regardées droit dans les yeux, sans cynisme, mais avec un détachement éminemment britannique…

Sorti du coffre d’une Saab (pochette très DIY) comme de nulle part, ce premier album est un disque brillant et sombre à la fois, drôle et triste, plein de force mais jamais pesant. Et peut-être bien un des disques de l’année…

Flavien Giraud


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24/04/2009

Bob & Lisa - « Rosethorns » - Vicious Circle




« Say yeah & feel all right ! »


Avec « Rosethorns », les membres fondateurs des BellRays, Bob Vennum et Lisa Kekaula, s’offrent une parenthèse acoustique du meilleur goût. Dans cet album, le couple se met à nu et s’offre un retour aux sources : guitare folk, voix, tambourin et accessoirement, quelques chœurs du guitariste.

Loin de l’avalanche de décibels des BellRays, Bob Vennum et Lisa Kekaula jouent ici la carte de l’acoustique. C’est bien connu, même réduits à leur plus simple appareil, les grands artistes comme les grandes chansons n’ont guère besoin d’artifice pour briller. Avec la sortie de « Rosethorns », Bob & Lisa confirment une nouvelle fois cette vérité. De fait, si le couple a coupé l’électricité le temps d’une trêve acoustique, leurs compositions n’en restent pas moins poignantes. L’album s’ouvre sur Crossfire Blues, enregistré en 2008 lors d’un concert à la Maroquinerie (Paris). Comme son nom l’indique, le morceau s’inscrit dans la plus grande tradition blues. En seulement quelques mesures, la voix de Lisa gagne en intensité et rappelle les grandes heures de la soul. Suivent ensuite trois magnifiques ballades Endings & Beginnings, Walking On The Rain et Jackie où le guitariste se révèle être un excellent choriste. En version acoustique, le rock’n’roll façon BellRays opère tout autant.

Energie positive. Autre enregistrement live de la Maroquinerie, 90 Miles s’impose comme une véritable perle que l’auditeur ne pourra s’empêcher d’écouter en boucle. Les « say yeah ! » martelés par la chanteuse font mouche : 90 miles est incontestablement l’un des meilleurs titres de l’album aux côtés de Every Single Day et I Think Of You pour lequel la formation acoustique a été complétée d’un sample de batterie. Après un Wishin Moon aux accents bluesy évidents, le duo propose une version épurée de Wedding Bells, tiré du dernier album des BellRays, « Hard Sweet And Sticky ». Exempte de batterie et d’habillage sonore, cette interprétation live en devient d’autant plus touchante. Portée par la rythmique exemplaire de son mari, la voix de Lisa, douce et légèrement voilée, n’a jamais été aussi saisissante. Enfin, « Rosethorns » s’achève avec Ride... une entraînante composition dont les « feel all right » du refrain résument à merveille l’énergie positive de cet excellent album.

Florian Garcia


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23/04/2009

Bob & Lisa : Interview





The BellRays on holidays


Le guitariste Bob Vennum et la chanteuse Lisa Kekaula des BellRays viennent de sortir un album acoustique, « Rosethorns », qui nous change de l'ouragan rock auquel ils nous avaient habitués. Ils étaient en concert, les 14 et 15 avril derniers, à la Mécanique Ondulatoire (Paris) pour la tournée de leur nouvel album.

Vous étiez ici ce soir pour la deuxième fois : comment était-ce de jouer dans une aussi petite salle ?
Lisa : Faire des concerts intimes comme ça, j'adore ! On se sent plus proche du public : on ressent les émotions des gens et inversement.

Vous composez et jouez ce genre de chansons depuis vos débuts. Comment en êtes-vous arrivés à sortir cet album « Rosethorns » ?
Lisa : Il nous a semblé qu'il était temps : on fait ça depuis tellement d'années !
Bob : Oui, c'était plus ou moins quelque chose de secondaire puis on s'est dit que ça n'avait pas à le rester. Ça nous a paru logique.

Qu'est-ce que cela change pour vous de jouer dans cette configuration, si différente de ce que vous connaissez avec The BellRays ?
Bob : C'est cool ! En tant que guitariste, j'adore jouer avec un groupe. Ça m'a pris beaucoup de temps avant de me rendre compte à quel point c'est génial de se poser, de jouer de la guitare acoustique et d'avoir en même temps à se soucier d'être la source...
Lisa : La seule source ! C'est beaucoup de pression !
Bob : Dans le groupe, je suis éclipsé en quelque sorte et je ne donne pas vraiment tout ce que j'ai. J'ai beaucoup appris, beaucoup joué et c'était super. Mais je ne me suis jamais dit : bon, il faut que je sois un très bon guitariste pour soutenir la voix de Lisa. Je dois faire ça bien et c'est le plus difficile ! On simplifie notre musique au chant et à la guitare acoustique et c'est ça qui est génial car on ne s'inquiète de rien d'autre. On s'éclate à faire ça, et on fait ce qu'on veut.
Lisa : C'est chaleureux et très direct ! J'adore cette configuration ! Je l'entends jouer, je m'entends chanter. J'aime aussi The BellRays, mais c'est très différent. C'est comme avoir deux enfants : l'un rock et déjanté, l'autre plus pop.


Pensez-vous que « Rosethorns » va toucher un autre public ?
Lisa : Absolument. On a déjà pu le constater pendant les concerts. Des fans des BellRays sont venus nous écouter en tant que Bob & Lisa et faisaient parfois une drôle de tête !
Bob : Oui, mais je pense qu'il y a beaucoup de gens qui recherchent ce genre de musique, qui aiment les mélodies, la simplicité. Il ne s'agit pas là de rock'n'roll, de rage, d'un coup de poing dans la figure... Plein de gens adorent cet esprit, mais là, il ne s'agit vraiment pas de ça. Il n'est pas question de faire de la provocation, mais de se détendre, de laisser la musique nous pénétrer pour le plaisir.

Quelques titres sur l'album ont été enregistrés en live à la Maroquinerie, à Paris l'été dernier. Comment cela se fait-il ?
Lisa : On a sorti un E.P. en 2008 et on a fait une petite tournée. La Maroquinerie voulait nous enregistrer. Quand on a entendu ce que ça donnait, on a trouvé ça tellement fantastique qu'on a pensé qu'on devait permettre au public d'en profiter. Il y avait là toute l'énergie qu'on avait cherché à avoir dans l'E.P. C'était autre chose. Ça avait peut-être quelque chose à voir avec le fait d'être à Paris ! Le temps avait été parfait pendant tout notre séjour. On a eu tellement de chance !

Vous pratiquez deux types de concerts différents. Par exemple, Lisa, tu ne portes pas ta petite robe noire sexy des BellRays... Est-ce que ça a un rapport avec la musique ?
Lisa : Ce que je ne voulais pas, c'est me faire remarquer à cause de ma tenue ! Je voulais avoir l'air simple. Même si c'est un peu superficiel, je voulais créer un environnement particulier, pour moi. Chaque fois que nous sommes sur scène et qu'on fait de la musique ensemble, il y a quelque chose de plus fort et c'est tellement fabuleux de pouvoir vivre ça ! J'ai donc voulu une tenue très gaie et qui fasse très américain !
Bob : Ce qui est est cool à propos de ces motifs c'est que c'est aussi lié aux origines de Lisa (son père est Hawaïen, ndr). Et puis traverser le public en ayant l'air d'un couple en vacances, c'est tellement décalé !
Lisa : J'adore avoir l'air décalé ! On est là juste pour chanter et jouer. Pas besoin d'un jeu de scène particulier. Vous écoutez la musique, vous appréciez les chansons... nous, on se charge de donner tout ce qu'on peut sur scène.

Lisa, tu as une voix incroyable... quand as-tu commencé à chanter ?
Lisa : Je chante depuis toujours ! Je me souviens, dans des camps de vacances, l'été… Mais pas à l'église, je n'ai jamais été enfant de chœur !


Bob, composes-tu des chansons spécialement pour Bob & Lisa ou bien décides-tu seulement après coup de ce qu'elles deviendront ?
Bob : Les chansons viennent en quelque sorte à moi, je les travaille, les arrange, puis je me demande ce qu'elles vont devenir. Car elles doivent devenir quelque chose ! Pourtant ce n'est pas le cas pour toutes. Beaucoup de gens nous ont conseillé de jouer tous les deux ce que je composais, mais on se disait qu'on devait le faire avec un groupe car ça nous rendait meilleurs. On pensait que deux personnes seules ne pouvaient pas faire quelque chose d'assez bien. Puis, The White Stripes sont arrivés !
Lisa : C'est vrai !
Bob : En fait, si une chanson ne peut pas être jouée simplement à la guitare acoustique, c’est que quelque chose manque. La chanson doit pouvoir être jouée comme ça.
Lisa : C'est l'une des raisons pour lesquelles les gens aiment Nirvana. Quand on écoute leur musique, on entend très bien la démo de base. Ça rend le morceau authentique.
Bob : C'est ce que j'essaie de faire !

Que va-t-il advenir des BellRays désormais ?
Lisa : Chanter pour Bob & Lisa ne signifie pas la fin des BellRays. Beaucoup de gens nous posent la question : nous avons toujours besoin des BellRays. Ça fait partie de nous, c'est notre enfant. On n'arrête pas d'aimer son enfant parce qu'on en présente un autre au monde. On n’aurait aucune raison de faire ça.

Vous êtes en couple depuis vingt ans : qu'est-ce que la musique vous a apporté ?
Bob : Ce n'est pas la clé de notre couple, c'est juste quelque chose qu'on a en plus et qu'on peut partager. On est très chanceux. Je connais beaucoup de gens qui sont mariés, heureux et tout ça, mais qui n'ont pas ce truc en plus.
Lisa : Ça crée une dynamique. Dans ce travail, Bob m'a vue sous mon meilleur jour et sous mon pire !
Bob : De même, Lisa m'a vu à mes pires moments comme à mes meilleurs ! C'est magnifique !
Lisa : Après tout, c'est ce que suppose ce genre d'engagement. Nous partageons tout y compris notre travail. Notre fille apprécie que nous soyons si proches. La musique est d'ailleurs notre deuxième, troisième, quatrième enfant ! Ça nous occupe tellement !
Bob : Je ne peux vraiment pas imaginer faire autre chose. J'ai eu plusieurs boulots, mais à la fin de la journée, quand je rentrais chez moi, je faisais de la guitare et je me sentais vivant ! C'est la meilleure chose à faire au monde et nous, nous la faisons ensemble.

Propos recueillis par Céline M.


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20/04/2009

Magic Mirror - « Champagne And Hostages » - Magic Mirror Music




Miroir des Possédés


C’est le genre de découvertes auxquelles on s’attache fièrement. De celles qu’on revendique, comme si l’on était le premier profane dans le secret des dieux, à savoir qu’il y a là, tapie dans l’ombre, une petite merveille qui brille fort malgré le peu de lumière. Magic Mirror est de ces pépites, qu’on trouve par hasard, parce qu’il n’est pas toujours nécessaire de chercher, et parce que les chemins ne sont pas toujours tout tracés. Hasard ? Oui peut-être, encore que…

Magique Myspace. C’est donc Myspace, avouons-le. Il aura suffi d’un « clic », d’une visite sur la page du Black Rebel Motorcycle Club : des dates de concerts et une première partie annoncée, Magic Mirror… Le reste appartient à l’anecdote. A l’époque, il ne s’agit que d’un obscur groupe californien signé sur aucun label, noyé dans l’immensité virtuelle. Mais déjà les chansons sont là, bien réelles, et Free Man ou Jerusalem Syndrome frappent instantanément en plein cœur. D’autres suivront, puis tout un disque, « Champagne And Hostages ». Une grille et des cierges dans une mystérieuse église pour le recto, un mirador pour le verso, on a déjà vu pochette plus engageante… On ne s’étonnera guère en revanche de retrouver dans les crédits les noms familiers des batteurs Jason Anchondo et Dan Allaire, rattachant de fait le groupe à la nébuleuse psychédélique du Committee To Keep Music Evil, au Brian Jonestown Massacre d’Anton Newcombe, aux Warlocks, Spindrift et consorts.

Psychédélique chic. Tout commence plutôt rock avec Behold The Night, qui pose un son à base des meilleurs ingrédients : guitares, nappes de clavier de bon cru (comprendre « vintage ») et une voix, celle de Matthew Lindgren, compositeur, interprète et architecte du projet. Mais on ne tarde pas à découvrir, avec The Truth et surtout (Lord Knows I’m Not) Holding Her Tonight, que « Champagne And Hostages » est un disque mélancolique. Du genre qui s’écoute le dimanche matin quand la confrontation avec le monde extérieur se remet à plus tard. The Holiday, avec sa rythmique de guitare et sa suite d’accords, renvoie au What Goes On du Velvet Underground, mais rappelle aussi qu’on est ici dans un psychédélisme aux teintes sombres, adultes, avec la voix de crooner de Lindgren, grave comme peut l’être celle d’un Leonard Cohen, pure et traînante comme une distante complainte dans Trapdoor.

Georgia marque un point de non-retour dans la progression de l’album, un palier de lévitation. Guitare slide lumineuse, tambourin et amour difficile. Mais tout ça n’est rien à côté de Free Man, pierre angulaire et perle obsédante, trop belle pour n’être qu’un savant assemblage. On retrouve la slide magnifiquement réverbérée, une guitare acoustique et le tambourin, auxquels s’articulent un orgue tout ce qu’il y a d’organique et des harmonies vocales vaporeuses (la voix céleste de sa muse Daniella Meeker en doux écho féminin). « I’m a free man when I sleep » répète Matthew en guise d’échappatoire. Sait-il seulement quel refuge cathartique il a enfanté avec cette chanson ? Never Gonna Die resserre l’atmosphère sur un amour apaisé et rebondit sur The Accident, qui renoue avec un tempo plus enlevé. C’est pour mieux faire jaillir Jerusalem Syndrome, l’autre cathédrale de ce disque. De l’orgue tournoyant à la guitare qui n’en finit plus de geindre, en passant par les chœurs, tous concordent à l’expulsion libératrice d’un spleen prisonnier de profondes déchirures passées.

Evil Country semble amorcer la descente en douceur, mais s’étoffe lentement jusqu’à exploser en un point d’orgue tout en chœurs ; et Nachtmusik n’est plus ensuite qu’une errance instrumentale aérienne, calme et brumeuse pour s’extraire doucement de ce bel album.

Flavien Giraud


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17/04/2009

Magic Mirror : Interview de Matthew Lindgren





Derrière le miroir


A force de graviter dans la sphère rock psychédélique californienne, Magic Mirror allait bien finir par se faire remarquer. L'impact fut tel qu'une interview de Matthew Lindgren, fondateur du groupe, s'imposait...


Magic Mirror était un projet plutôt personnel au départ, quelles sont les origines de ce premier album « Champagne and Hostages » ?
Matthew Lindgren : Certaines chansons de l’album, comme A Free Man, datent de 2002, quand je vivais à Barcelone. Je n’ai pas arrêté de les retravailler, retouchant les parties de voix, de guitare, de basse et d’orgue. D'autres sont plus récentes comme Evil Country que j'ai écrite et enregistrée en 2007, plus rapidement que d'habitude. J'ai tendance à passer trop de temps à réécrire et réenregistrer mes morceaux. Je suis perfectionniste et paresseux à la fois et je suis aussi terrifié à l'idée de mettre au monde quelque chose dont je ne serais pas complètement satisfait !


Comment s’est passé l’enregistrement de l'album ?

Quand j’ai eu l’opportunité d’enregistrer avec différents amis batteurs à Los Angeles, les chansons sont devenues ce qu’elles sont sur le disque. Comme je savais ce que je voulais, je l’ai produit moi-même.
Jason Anchondo, le batteur des Warlocks et de Spindrift, Dan Allaire, le batteur de The Brian Jonestown Massacre (qui joue aussi avec Spindrift), et Dave LaChance, qui est maintenant le batteur attitré du groupe, ont chacun apporté quelque chose d’unique à l’enregistrement et je suis très content du résultat. Une fois que les chansons ont été enregistrées, j’ai recruté d'autres amis musiciens qui ont appris leurs parties et ont aussi apporté leur touche personnelle à la musique. C’est ainsi que Magic Mirror est devenu un groupe, ce qui a permis de faire exploser le son du disque.

Tu sembles être un musicien très complet : quand as-tu commencé la musique ?
Je joue de la guitare depuis l’âge de 15 ans et quand j’ai eu 18 ans, j’ai commencé à enregistrer mes chansons et j’ai acheté mon premier enregistreur 4-pistes. J’adore composer et arranger plusieurs parties d’instruments. Si j’étais un meilleur batteur, je jouerais sans doute aussi les parties de batterie sur les enregistrements.

Quelles sont tes influences musicales ?

Je ne sais pas par où commencer mais je suppose que Leonard Cohen est au sommet de la liste, avec Chavela Vargas, Nick Cave, The Velvet Underground, Spacemen 3 et Spiritualized. Il y a aussi le rock garage et psyché des années 60, le blues, le gospel et la country des années 20 aux années 50, le Krautrock des années 70, le punk des années 70 et 80, le rock indé des années 80 et le shoegazing des années 90...


Le titre de l’album « Champagne and Hostages » est tiré des Possédés de Dostoïevski, peux-tu expliquer pourquoi ?

Je ne pourrais pas dire pourquoi mais cette image m’a frappé quand j'ai lu le roman et m’est restée, si bien que je l’ai utilisée pour le nom du disque. C’est peut-être une mauvaise traduction mais j'ai trouvé ça mystérieux et absurde de rapprocher « champagne » et « otages », ça m'a plu : c’est marrant et flippant à la fois ! Et puis, j’adore le champagne !

On relève plusieurs références au « Seigneur » dans les paroles de l'album...

Dans la tradition musicale à laquelle je me rattache, il y a beaucoup de « Ô Lord », et quand tu entends The Staple Singers [un groupe de gospel, ndr] te dire que Jésus va arranger les choses, tu les écoutes. Je m’intéresse beaucoup à la religion ; l'une de mes citations préférées (de Térence) est d'ailleurs : « Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m'est étranger ».


A qui cet album s'adresse-t-il ?
Ce disque n’est sans doute pas pour tout le monde. Ce n’est peut-être pas celui que tu auras envie d'écouter avant de sortir un vendredi soir. Mais si c’est celui que tu choisis en rentrant chez toi à 5 heures du matin, déprimé et bourré… et que ça t’apporte quelque chose, alors j’aurai fait mon boulot.


Magic Mirror a fait les premières parties de concerts du Black Rebel Motorcycle Club aux États-Unis : peux-tu nous parler de cette expérience ?
Je connaissais un peu Robert [Levon Been, ndr] du BRMC depuis deux ans pour avoir joué dans quelques groupes à Los Angeles. Une amie commune lui a passé des morceaux de Magic Mirror quand l'album a été presque terminé. Ça lui a vraiment plu et il nous a demandé de faire des concerts avec eux. C'était super ! J'ai énormément de respect pour eux et « Howl » (2005) est un de mes disques préférés de la décennie. C'était très excitant de participer à d'aussi gros concerts alors qu'on commençait tout juste. Ce sont des gens très profonds, très pros, qui donnent beaucoup d'eux-mêmes à leurs fans.


Tu as passé plusieurs années en Espagne : as-tu beaucoup joué à l'étranger ?

J'ai passé environ cinq ans en Espagne depuis 1995. Barcelone est la ville que je préfère au monde. L'un de mes meilleurs amis là-bas est Israel Marco dont le groupe Cuchillo a sorti son premier album en 2008. On se connaît depuis longtemps et les deux années précédentes, on a fait une sorte de « programme d'échange » où son batteur et d'autres musiciens de Barcelone ont appris les morceaux de Magic Mirror, ce qui nous a permis de tourner en Espagne en 2007 et 2008. Israel est venu à L.A. l'an passé et nous lui avons retourné la faveur pour quelques concerts. Il est ensuite revenu cet automne avec son batteur et nous avons fait une tournée ensemble sur toute la côte ouest des États-Unis en octobre. On prévoit de retourner en Espagne au printemps 2009 si tout va bien. J'essaye autant que possible d'ouvrir une fenêtre sur l'Europe pour Magic Mirror car notre musique semble y être très bien reçue.

Qu'est-ce que Myspace t'a apporté ? Utilises-tu d'autres moyens pour faire connaître ton groupe ?

Nous devrions être sur iTunes bientôt mais je suis très reconnaissant à Myspace d'avoir rendu notre musique instantanément accessible à toute personne que ça pouvait intéresser. Non, vraiment, cette interview n'aurait jamais eu lieu il y a quelques années car vous n'auriez jamais entendu parler de notre groupe à moins qu'il n'ait été distribué par un label européen.

Des projets pour Magic Mirror ? Des concerts en France peut-être ??

Actuellement, le prochain album est en préparation. Attendez-vous à plus de claviers Rhodes et Hammond et à plus de feedback de guitare dans des titres plus sombres que sur le premier album. On va faire tout notre possible pour venir en France. Croyez-moi, j'ai très envie de faire une tournée dans votre pays. Surtout en Bourgogne et dans les régions du Cognac, de l'Armagnac et du Champagne !

Propos recueillis par Céline M.


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Les Warlocks sont de retour


A paraître :


Toujours emmenés par Bobby Hecksher, les Warlocks reviennent sur le devant de la scène avec un cinquième album, « The Mirror Explodes » (Tee Pee Records/EMI). Disponible dès le 19 mai prochain, le successeur de « Heavy Deavy Skull Lover » a, comme son grand frère, été produit par Rod Cervera (Weezer, The Rentals). Pour patienter,
Red Camera, titre qui ouvre cet album qui en compte huit, est en écoute sur la page Myspace du groupe.

Florian Garcia


Tracklisting :

01 - Red Camera
02 - The Midnight Sun
03 - Slowly Disappearing
04 - There Is A Formula To Your Despair
05 - Standing Between The Lovers Of Hell
06 - You Make Me Wait
07 - Frequency Meltdown
08 - Static Eyes



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14/04/2009

The Dead Weather : un projet mortel



Photo : site officiel


Pas de temps mort pour Jack White. Le 11 mars, à l'occasion de l'inauguration des locaux de son label Third Man Records, le guitariste et chanteur américain des White Stripes et des Raconteurs a révélé la création de son nouveau groupe, The Dead Weather. L'annonce a eu de nombreux échos dans la presse rock, et pour cause : White, qui joue cette fois le rôle du batteur, a fait appel, pour ce troisième projet, à une chanteuse qui n'est autre qu'Alison - VV - Mosshart des Kills. Il y retrouve aussi Jack Lawrence, le bassiste des Raconteurs et des Greenhornes et le guitariste Dean Fertita des Queens Of The Stone Age et... des Raconteurs, pendant leur dernière tournée !
La collaboration de White et de Mosshart n'est pas étonnante non plus. On se souvient qu'après avoir joué en première partie des concerts des Raconteurs pendant leurs dates américaines de l'été 2008, The Kills ont publié sur leur site une vidéo pour leur titre Tape Song où Jack White faisait une apparition en special guest. Bref, tout ce beau monde est très lié.




La sortie de « Horehound », premier album de cette exceptionnelle formation, est prévue pour le 13 juillet 2009. Mais pour patienter d'ici là, le groupe a déjà mis en ligne deux morceaux très prometteurs : Are Friends Electric ? (une reprise de Gary Numan de 1979) et Hang You From The Heavens.

Céline M.


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13/04/2009

Archive - « Controlling Crowds » - Warner Music




Kaléidoscope sonore


Successeur de « Lights », sorti trois ans plus tôt, ce huitième album studio intitulé « Controlling Crowds » annonce le retour triomphant d’Archive. Toujours aussi planant et atmosphérique, le groupe poursuit brillamment son expérimentation électro. Disponible en France depuis le 30 mars 2009, ce nouvel opus fait également la part belle au trip-hop des débuts...

Littéralement « Controlling Crowds » signifie « Contrôler les foules »... Mais à défaut d’exercer toute forme de pression sur son public, Archive souhaite lui ouvrir les yeux sur les dérives de notre société, pas toujours si rose. Et pour faire passer son message, le groupe utilise ce qu’il sait faire de mieux : de grandes chansons. Côté arrangements et mélodies, l’influence du duo fondateur, Darius Keeler et Danny Griffiths, est toujours aussi présente. A l'image de « Lights », le chant lead est assuré par Pollard Berrier. Toutefois, ce dernier cède volontiers sa place à Dave Pen pour les titres les plus rock, comme Kings Of Speed ou Killing All Movement qui apparaît sur le disque bonus de l'édition limitée. Quant à l’incroyable Maria Q, sa voix fait une nouvelle fois des merveilles. Sur Collapse/Collide et Whore, la choriste de « Londinium » devenue chanteuse à part entière impressionne par sa maîtrise des différentes ambiances.

Entre calme et chaos. Titre éponyme, Controlling Crowds ouvre la première partie de cet album qui en compte trois. Dès la première écoute, une agréable sensation envahit l’auditeur : ce nouvel opus s’annonce à la hauteur de la réputation du groupe. Introduction planante au synthé, entêtante rythmique électro en soutien... le kaléidoscope sonore des Londoniens se met peu à peu en place. Au fil des minutes, le titre gagne en profondeur, s’étoffe. Puis, vient la voix lancinante et aérienne de Pollard Berrier qui propulse le titre vers les divins sommets du refrain. Entre accalmie et chaos, la suite n’est que pure délectation. A peine le temps de reprendre ses esprits et Bullets prend le relais avec sa mélodie parfaite, ses arrangements spectoriens et cette façon si particulière de scander les paroles. Si le groupe maîtrise parfaitement les montées en puissance, il sait également jouer la carte de la retenue. Words On Signs en est le plus bel exemple. Une accalmie de courte durée puisque le chaos reprend dès le titre suivant, Dangervisit.

Pionnier du trip-hop en 1996 aux côtés de Massive Attack, Archive renoue aujourd’hui avec ses premières amours. Sur Quit Time, Bastardised Ink et Razed to the Ground, le groupe s’est adjugé les services de son ancien chanteur, époque « Londinium », Rosko John. Avec un phrasé typiquement issu du rap et des rythmiques électro, le groupe se distingue à nouveau dans le style de ses débuts. Electro, psyché, trip-hop ou rock, « Controlling Crowds » ne connaît aucune faute de goût. En toute logique, une tournée a déjà été annoncée pour cet automne. Quant à la quatrième et dernière partie qui devait finaliser l’album, elle sera « publiée plus tard », promet Darius Keeler sur le site officiel du groupe.

Florian Garcia


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11/04/2009

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09/04/2009

This is Rock time !

Dear reader (cher lecteur) bonsoir,


Huit mois déjà que le blog « Rock Lives » s’est lové dans la toile pour raconter ces moments de rock’n’roll précieux, live, sur scène : là où on ne triche pas.

Mais il n’y a pas que ça, et on ne pouvait en rester là plus longtemps ; alors l’envie d’ouvrir, de s’ouvrir, et aussi de ne pas se limiter au plaisir (du blog) en solitaire, a fait son chemin. Voilà donc, sans plus attendre, « Rock Times », son jumeau ou son petit frère (à vous de voir, mais il y a des gènes communs, c’est certain), avec des sujets plus vastes, sans limite en réalité, et une équipe élargie et pleine de surprises, puisque c’est aussi de cela qu’il s’agit. Dans le langage des séries, on dirait un « spin-off ».

Ici bien sûr on parlera de l’Histoire et de ceux qui, morts, morts-vivants ou survivants, l’ont faite, parce que des moments rock’n’roll, des rock times, ce n’est pas ce qui a manqué depuis que la musique dite « pop » remue le bassin.

Mais surtout, on parlera de Maintenant, car nous vivons des temps rock’n’roll. Assurément. Il n’y a qu’à voir : le rock est partout comme jamais. Jusque dans la garde-robe de gens qui ne le sont pas et n’en écoutent pas, ou dans les guitares d’individus qui n’en font pas. Jusque dans le nihilisme que l’époque appelle ou dans les manifestations de colère qu’elle engendre.

Au point de brouiller les pistes.

Alors par souci de justice (n’ayons pas peur des mots !), on rendra ici au rock’n’roll ce qui lui appartient, rien d’autre que sa substance, qui n’a jamais quitté les doigts, la voix et le génie de ceux qui le façonnent. Tout cela pour dire que le rock’n’roll, aujourd’hui et maintenant, ce sont des groupes bien vivants qui écrivent l’histoire au présent (selon l’inepte expression consacrée). Oui ici, sur ce blog, en blanc sur noir, modestement mais sans concession, sans la moindre objectivité mais en toute honnêteté (et je le dis avec toute ma mauvaise foi), on s’emploiera à déterminer, sans filet, où le rock est (aux abois), et, peut-être, ce qu’il en restera, pour des siècles et des siècles, amen.

Pour le reste, libre à vous, oui LIBRE A VOUS – nom d’un chien, n’est-ce pas merveilleux ? – d’adhérer, de refuser, de réfuter, de réagir, de découvrir, de lire ou juste de passer votre chemin. De toute façon l’histoire tranchera. Et puis, après tout, ce n’est que du rock’n’roll…


Bien à vous,


Rock Times